The Prison Healer, tome 1 (La Guérisseuse de Zalindov) - Lynette Noni
Maison d'édition: Hachette Genre: Fantasy Note: 5/5

Résumé:
Kiva Meridan, dix-sept ans, a passé les dix dernières années à lutter pour survivre dans la tristement célèbre prison de Zalindov, où elle occupe le poste de guérisseuse. Quand la Reine Rebelle est capturée, Kiva est chargée de la maintenir en vie le temps que celle-ci subisse le Supplice, une série d'épreuves contre les quatre éléments - l'air, le feu, l'eau et la terre -, réservées aux criminels les plus dangereux. C'est alors que Kiva reçoit un message codé de sa famille : Ne la laisse pas mourir. Nous arrivons. Consciente que les épreuves achèveront la reine gravement malade, Kiva se dévoue pour prendre sa place, au péril de sa vie. Si elle réussit, elle et la reine retrouveront la liberté. Mais personne n'a encore jamais survécu au Supplice… Alors qu'une épidémie mortelle ravage la prison, qu'un mystérieux nouveau prisonnier fait battre le cœur de Kiva et qu'une rébellion se prépare, la guérisseuse pressent que ses épreuves ne font que commencer…
Avis:
Avec ce premier tome, nous entrons dans une trilogie de type "Fantasy" destiné à un public "jeune adulte" (à partir de 15 ans).
L'intrigue peine à se mettre en place et on peut regretter parfois quelques longueurs, quelques répétitions concernant les rappels du passé de Kiva ainsi que les enjeux qui vont la motiver tout au long du récit.
L'univers de la prison est très anxiogène, sale, malsain. Kiva y vit depuis qu'elle a 7 ans et qu'elle a perdu toute sa famille. Elle a hérité des compétences de son père en matière de soins médicaux et, à 17 ans, elle mène son infirmerie avec un dévouement exceptionnel. L'arrivée d'un nouveau prisonnier, Jaren, qu'elle va marquer, comme les autres, du sceau incandescent de ses ravisseurs, va bouleverser peu à peu son quotidien.
L'autrice a une belle écriture, au passé simple, mais elle ne la met pas au service de longues descriptions ou d'analyses psychologiques des personnages. Non, elle lui permet de raconter, de nous offrir à lire un conte pour jeunes adultes qui nous immerge lentement dans son univers. Un univers, je le rappelle, souvent glauque et violent et de ce point de vue, elle ne ménage pas le lecteur. "Le bruit écœurant du métal traversant le chair et les os" : d'autant plus horrible que la chair et les os appartiennent à un enfant de 10 ans ! "Dans la salle des gardes, ces derniers violent des prisonnières à tour de rôle. Kiva trouve l'une d'entre-elles, nue, sur les genoux d'un gardien lubrique qui balade ses mains partout sur elle. Kiva lui signale qu'elle est morte à force de ses maltraitances ! Il demande alors à Kiva de la remplacer !..." De plus, le quotidien de Kiva est insupportable, lui aussi : elle doit, au quotidien, soigner des personnes très gravement atteintes mais aussi transférer des "wagons plein de cadavres" à la morgue puis au crématorium.
Quatre fils rouges nous tiennent en haleine, tout au long du récit :
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Le Mystère de la famille de Kiva, de celle de Jaren, de Tilda la princesse rebelle, de la révolte qui gronde sournoisement à l'intérieur et hors des murs de la prison.
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Le Suspense et la Terreur, face aux quatre épreuves (les Supplices) basés sur les quatre éléments, absolument impossibles à réaliser mais, en plus, d'une violence, d'une cruauté, d'une horreur indicibles.
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L'enquête sur le Mal mystérieux (un virus ?...) qui s'abat sur la population carcérale, décimant peu à peu tous les prisonniers.
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La Romance qui est d'une infinie douceur et "slow burn" entre Jaren et Kiva.
Les personnages sont tous attachants, que ce soient Kiva et Jaren, gentils, courageux, respectueux, dévoués mais aussi Naari, fidèle protectrice et Tipp fragile et affectueux. Les méchants Rooke le chef des gardiens, déterminé et sans pitié, et Cresta, la cheffe des rebelles, sont bien méchants, cela ne fait aucun doute dans la tête du lecteur. Quant aux gardiens (sauf Naari), comme le Boucher ou le Squelette ils sont bien monstrueux, violents et lubriques.
Une mention spéciale aux messages codés faciles à décoder : vous DEVEZ décoder le dernier (page 442) vous-mêmes, sans attendre la solution (page 444).
Originalité : Le nombre de jours que Kiva passe, sans aucune lumière, en cellule d'isolement est illustré par le même nombre de pages, entièrement noires.
La fin ouverte avec plusieurs "plot twist" inattendus laisse présager un tome 2 palpitant : "Tenez-vous prêts car le voyage de Kiva ne fait que commencer" (Lynette Noni)
Citation:
"Ne t'excuse jamais d'aimer quelqu'un. Pas même si c'est douloureux. Surtout si c'est douloureux." -Jaren à Kiva